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Blanchité

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La blanchité (aussi blanchitude ou blancheur[1], issu de l'anglais : whiteness) est un néologisme décrivant un ensemble de concepts interdisciplinaires (dont les sciences politiques, la sociologie, le droit, l'histoire) utilisés par la critical race theory, les études postcoloniales, les études de genre, les cultural studies, et dans certaines analyses sur la construction socioculturelle. Elle peut décrire : un mode de problématisation des rapports sociaux de race ; l’hégémonie sociale, culturelle et politique blanche à laquelle sont confrontées les minorités ethnoraciales ; ou encore, aux États-Unis, un ensemble d'éléments considéré caractéristique des blancs etat-unien-nes. Cela peut aussi renvoyer à un champ d'études et de recherches inerdisciplinaires les études critiques de la blanchité ou « whiteness studies » anglo-saxonnes.

Historique[modifier | modifier le code]

L'usage universitaire contemporain du concept de blanchité ou blanchitude renvoie aux « whiteness studies » anglo-saxonnes[2]. Le terme « blanchité » est la traduction de whiteness par la chercheuse en études féministes et afro-américaines Judith Ezekiel (es) (1956-) en 2002[3],[2]. Ezekiel (Université d'État Wright (Ohio) et Université Toulouse-Jean-Jaurès) préfère ce dernier terme à « blanchitude », puisque celui-ci consisterait en « une affirmation de ce qui serait positif dans une culture « blanche », ce qui est parfaitement contradictoire avec le concept [de whiteness] »[2]. En effet, selon Ezekiel, blanchitude renverrait à négritude, le mouvement littéraire et artistique des années 1920-1940 cherchant à valoriser les aspects positifs de la culture ou de l'identité noire, modèle sur lequel s'est ensuite basée la philosophe spécialiste du féminisme Marie-Josèphe Dhavernas[4] pour créer le mot de « féminitude » en 1978, pour « désigner ce féminisme qui valorisait une soi-disant « nature » féminine (qu'on a plus tard appelé différentialisme ou essentialisme) »[2]. Le terme de blanchitude effacerait, par le renvois à la négritude, le caractère asymétrique des rapports et le status hégémonique du « whiteness »[5].

Une des autrices pionnières des whiteness studies est l'écrivaine américaine Toni Morrison (1931-2019) qui, dans Playing In The Dark: Whiteness and the Literary Imagination (1990), réalise une méta-analyse critique de l’expression de la « blanchité » et du « blackness » dans la littérature canonique américaine dont les auteurs sont « Blancs ». Elle y présente la blanchité (« whiteness ») comme une construction sociale occidentale.

En 1993, la sociologue féministe Ruth Frankenberg (en) publie son livre White Women, Race Matters: The Social Construction of Whiteness (1993), qui analyse le discours de femmes « blanches » qu’elle a interviewé de 1984 à 1986. Elle conclut notamment que la race est un élément modeleur de la vie des femmes blanches tout comme de celle des femmes noires.

Dans son ouvrage Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias (2013), le spécialiste des cultural studies Maxime Cervulle[6] utilise le terme de « blanchité » dans sa présentation de la généalogie des whiteness studies. Il y rend notamment compte des débats, dont l'opposition en son sein entre les approches inspirées du marxisme (Noel Ignatiev (en), David Roediger (en)) et celles inspirées des théories féministes (Ruth Frankenberg (en), Peggy McIntosh).

Parmi les auteurs antécédents, masculins : W. E. B. Du Bois (1868-1963), James Baldwin (écrivain) (1924-1987), Theodore W. Allen (1919-2005). Parmi les autres auteures féministes dénonciatrices de la blanchité : Ruth Frankenberg (en) (1957-2007)...

Définitions de la blanchité[modifier | modifier le code]

Dans son livre dédié au concept[7], le sociologue britannique Steve Garner[8] définit la blanchité comme l’hégémonie sociale, culturelle et politique blanche à laquelle sont confrontées les minorités ethnoraciales, aussi bien qu’un mode de problématisation des rapports sociaux de race[9].

Le concept de blanchité ne renvoie pas à un type corporel, ni à une origine définie, mais à un construit social aux modalités dynamique par lesquelles, en certains contextes socio-historiques, certains individus ou groupes peuvent adhérer (selon un processus d'allo-identification) ou adhérer (selon un processus d'auto-identification) à une identité "blanche" socialement gratifiante[5].

En France[modifier | modifier le code]

Mise en contexte[modifier | modifier le code]

La France est un pays dont l'idéologie dominante est l'universalisme républicain, il n'empêche que cet universalisme a ses limites. De nombreux-ses personnes comme Mame-Fatou Niang et Julien Suaudeau dans leur ouvrage Universalisme, affirment même qu'il s'agit d'une arme doctrinale à laquelle on a assigné trois fonctions principales : refouler l’histoire du colonialisme français, maîtriser le roman national et présenter le racisme comme un objet lointain, étranger, obsolète, sans aucune réalité ni actualité dans la France d’aujourd’hui. Le racisme est un système qui crée des hiérarchies, des catégories et organisent inégalitairement la société française. c'est la conclusion de l'enquête monumentale et inédite de Trajectoires et Origines.

Si l'on paraphrase Rokhaya Diallo, pour mettre fin au racisme, l'on doit l'étudier. Si on doit l'étudier, l'on doit pouvoir le nommer. Et pour le nommer, nous avons besoin de pouvoir désigner les différentes groupes sociaux concernées. Les majoritaires et les minorisés. Lorsque l'on observe la société française, dans un mode de problématisation des rapports sociaux de race, il y a une majorité blanche qui doit être étudié.

Apparition du terme dans la littérature, les arts, le spectacle vivant francophone[modifier | modifier le code]

En 2019, Fary commence son discours introductif à la Cérémonie des Molières, par un sarcastique "Salut les Blancs !"

En 2023, Léonora Minao aborde le sujet dans son livre sur la blancheur. Elle donne des interview ou elle définit la blancheur ou blanchité comme "une modalité du pouvoir" avec France Culture.

Apparition du terme dans le champ politique[modifier | modifier le code]

En 1952, Frantz Fanon (psychiatre révolutionnaire anticoloniale martiniquais et algérien) en parle quand il dit "Le blanc est enfermé dans sa blancheur" dans son ouvrage Peau noire, masques blancs.

En 2005, suite aux révoltes des quartiers populaires, en réaction aux meurtres de Zyed Benna et Bouna Traoré, aux votes au sein du parlement français d'une loi polémique faisant la promotion des bienfaits de la colonisation française, et de l'Incendie de l'hôtel Paris-Opéra ou résidaient de nombreuses personnes précaires et de l'immigration post-coloniale, enclenche une nouvelle séquence.

C'est la création d'organisations politiques ayant à vocation de défendre les droits des personnes racisées ou issues de l'immigration ppost-coloniale, comme le Parti des indigènes de la République (PIR) ou le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) qui porter une discours d'analyse politique assumant de nommer le groupe majoritaire comme "Blanc". On peut se rappeler une citation de Houria Bouteldja sur le plateau de Ce Soir ou Jamais, affirmant :

"On met toujours la focale sur les quartiers populaires […] en déficit de connaissances, de conscience politique, il faut les éduquer, etc. et on occulte complètement le reste de la société et ses privilèges […] et moi, j'ai envie de dire : c'est le reste de la société qu'il faut éduquer, […] c'est le reste de la société occidentale, enfin de ce qu'on appelle, nous, les souchiens — parce qu'il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l'histoire de l'esclavage, de la colonisation… […] la question de l'identité nationale, elle doit être partagée par tout le monde et c'est là qu'il y a un déficit de connaissances.

Dans son livre, La mécanique raciste (2007) Pierre Tevanian y consacre un chapitre éponyme. Dans son ouvrage, il explique que le racisme est un système conceptuel, de perceptions et d'affects. Il propose également une réflexion critique sur le fait d'être blanc. Il nous explique qu"être blanc ce n'est pas une affaire de couleurs de peau [...] mais plutôt : de ne pas être identifiée comme noir(e), arabe, asiatique ou musulman(e) - bref, ne pas porter certains stigmates" ; "Être blanc, c'est avant tout ne pas subir la discrimination comme la subissent les non-blanc(he)s la subissent" [C'est] un rang social" Cela nous renvoie encore à l'idée de construit social abordé par Maxime Cervulle.

Émergence du terme dans la recherche[modifier | modifier le code]

La question blanche apparait également autour des années 2005 dans le champ de la recherche.

Une nouvelle période que l'on peut résumer avec un extrait du texte introductif de l'anthologie "De la question sociale à la question raciale" sortie en 2006 d'un ensemble chercheur-ses et dirigé par Eric Fassin et Didier Fassin "La nouveauté, c'est qu'on prend conscience aujourd'hui - comme l'on a toujours su dans les colonies, comme on ne l'a jamais oublié après les décolonisations, et comme o continue de l'énoncer sans ambages, par exemple dans le monde antillais, qu'il y a des Blancs." On observe 2 journées d'études en Février et Octobre, respectivement à l'ENS et à l'EHESS. C'est une nouvelle séquence avec comme prémisse les tensions raciales autour du vote de la loi portant sur les signes religieux à l'école. Elle-même réaction à succession de polémiques ou affaires lié aux ports du hijab dans certains espaces. Et cette attention portée sur les corps des femmes musulmanes rappelent les cérémonies de Dévoilement forcés en observant les traces historiques de l'histoire coloniale française.

Le concept de blanchité est également abordé dans l'anthologie dirigé par Sylvie Laurent et Thierry Leclère, De quelle couleur sont les blancs ? Des "petits blancs" des colonies au "racisme anti-Blancs" sortie en 2013. L'ouvrage collectif compte de nombreuses contributions autour de 4 chapitres :

En 2018, a lieu également une journée d'études portant sur « La condition blanche. Réflexion sur une majorité française » organisée par Mathilde Cohen & Sarah Mazouz à l'EHESS à Paris. Elle se déroule en 4 sessions avec un programme dense.

  • Une première session nommé "Penser la condition blanche dans le contexte français" avec Pap Ndiaye (auteur de La condition noire[10]), Sarah Fila-Bakabadio (Corps et blanchité au prisme de la blackness), Mathias Moschel (Une analyse comparée socio-juridique du racisme anti-blancs - Allemagne et France), Maxime Cervulle (La « diversité » comme régime de représentation. Penser les conditions d’une critique de la blanchité dans l’audiovisuel et le spectacle vivant) et Julien Talpin (Recueillir l’expérience des discriminations raciales quand on est blanc. Retour sur un dispositif d’enquête par entretiens)
  • La seconde session aborde La blanchité au miroir des Outre-Mer, héritages plantocratiques et configurations post-coloniales avec Malcom Ferdinand (Auteur de Une Écologie décoloniale, 2019), Audrey Celestine (« Man sé an boug Nor-karayib! »(Moi, je suis un gars du Nord-Caraïbe). Mettre la blanchité à distance en contexte martiniquais), Clémence Léobal (La blancheur bakaa, une définition politique de la race ? Analyse réflexive des catégories désignant la majorité dans l’Ouest guyanais)
  • La troisième session se nomme "La blanchité révélée, islam et condition blanche" avec Patrick Simon (Directeur de l'Enquête Trajectoire et Origines), Juliette Galonnier (Devenir musulman et devenir blanc. La conversion à l’islam comme découverte de la blanchité en France et aux Etats-Unis) et Hanane Karimi (Analyse de critères implicites de la blanchité dans la désignation de l’arabo-musulman.e).
  • La dernière session s'articule autour du thème "Les constructions d’une féminité blanche" Éléonore Lépinard (Les contours de la blanchité féministe: race, religion et subjectivation politique des féministes blanches en France et au Québec) et Jennifer Boittin (Penn State College of the Liberal Arts),« Européenne ou blanche? Circulation, genre et race pendant l’Entre-Deux-Guerres »

En 2019, Magali Bessone organise une autre journée d'étude intitulé "Whiteness Studes : Réflexion sur un rapport social" avec un programme réunissant plus interventions à l'Université Paris 1 Sorbonne.

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Sur sa page dédiée au concept[11], le musée national de l'histoire et de la culture afro-américaines reprend un tableau récapitulatif[12] de la consultante en anti-racisme Judith Katz, résumant selon elle un certain nombre d'éléments caractéristiques des Américains blancs. Ces éléments incluent :

  • un individualisme farouche (« rugged individualism (en) »), basé sur l'autonomie et l'indépendance, avec l'individu comme unité de base, qui est supposé contrôler son environnement (« on reçoit ce qu'on mérite »),
  • une forte orientation à la compétition et à l'envie de victoire, avec une orientation à l'action et une prise de décision majoritaire (là où les Blancs sont la majorité),
  • une justice basée sur le droit anglais, protégeant la propriété et les droits, où l'intention compte,
  • une communication polie et non intrusive, évitant le conflit et la démonstration d'émotions,
  • des congés basés sur les religions chrétiennes, l'« histoire blanche » et des leaders masculins,
  • une histoire focalisée sur l'expérience des immigrants américains issus d'Europe du Nord, avec une focalisation forte sur l'Empire britannique et une primauté des traditions occidentale (gréco-romaine) et judéo-chrétienne,
  • une éthique du travail protestante, où le travail est la clé du succès, il faut travailler avant de jouer et un échec est mis sur le compte d'un manque d'efforts,
  • un accent sur la méthode scientifique, notamment une pensée objective, rationnelle et linéaire, avec des relations de cause à effet, et un accent quantitatif,
  • une forte valorisation de la richesse, une identification de l'individu avec son travail, un respect de l'autorité,
  • une vision du temps comme une ressource et des plannings rigides, une tendance à faire des plans pour l'avenir, à chercher le progrès et à s'attendre à « des lendemains meilleurs »,
  • une famille à structure nucléaire avec mari, femme et 2 ou 3 enfants, un mari qui gagne l'argent et une femme au foyer, des enfants indépendants avec si possible leur propre chambre,
  • une esthétique basée sur la culture européenne, une beauté féminine basée sur la blondeur et la minceur, une attractivité masculine basée sur le statut économique, le pouvoir et l'intelligence,
  • une vision de la religion avec le christianisme comme norme et les religions non judéo-chrétiennes comme étrangères, et un refus de la déviation du concept de dieu unique[13].

Citations abordant la blanchité[modifier | modifier le code]

"Le Blanc est enfermé dans sa blancheur" (Frantz Fanon, Peau Noire, Masques Blancs, 1952)

"On dit des Noirs qu'ils sont noirs par rapport aux Blancs, mais les Blancs sont, tout court, il n'est pas sûr, d'ailleurs que les Blancs soient d'une quelconque couleur" (Colette Guillaumin, L'idéologie raciste)

"Non, la race n'existe pas. Si la race existe. Non certes, elle n'est pas ce qu'on dit qu'elle est mais elle est néanmoins la plus tangible, réelle, brutale des réalités." (Colette Guillaumin,"Je sais bien mais quand même" ou les avatars de a noton de "race", Le Genre humain,t.i. La Science face au racisme, 1981, p.65)

"Nous affirmons que les Blancs doivent cesser d'exister en tant que Blancs afin de se développer sous une autre forme [...] La race blanche n'est ni une donnée biologique, ni une formation culturelle : c'est une stratégie pour assurer à certains des avantages au sin d'une société de compétition" (Noel Ignatiev, Conférence présentée lors du colloque "The Making and Unmaking of Whiteness", à l'université de Berkeley, Californie, 11-13 Avril 1997, en ligne)

"Effacer ou ne pas tenir compte du savoir développé par les personnes de couleur, écrit-il, n'était pas juste un à-coté de la suprématie banche, mais un impératif de la domination raciale" (David R. Roediger, Introduction, Black on White, 1998)

"La nouveauté, c'est qu'on prend conscience aujourd'hui - comme l'on a toujours su dans les colonies, comme on ne l'a jamais oublié après les décolonisations, et comme o continue de l'énoncer sans ambages, par exemple dans le monde antillais, qu'il y a des Blancs." (Didier et Eric Fassin, 2006, De la question sociale à la question raciale, p.8)

"Être blanc c'est ne pas avoir a se poser la question : "qu'est-ce qu'être blanc-he?", Ne pas avoir contrairement aux Noir-e-s, Arabes, et autres non-Blanc-hes, à s'interroger sur soi-même, sur son identité, ou du moins sur la place qu'on occupe dans la société, parce que cette place va en quelque sorte de soi" (Pierre Tevanian, La mécanique raciste, 2007, p.93)

"La blanchité se construit autour d'une théorie de l'ignorance. Elle permet de se draper derrière la vulnérabilité, l'innocence, tout en étant actrice et complice d'une grammaire de la souffrance noire. [...] " (Douce Dibondo, La charge raciale, 2024, p. 93)

"En résumé, la blanchité est le résultat d'un système fondé sur l'essentialisation de la pureté, l'instinct de puissance et de mort de la civilisation occidentale. Elle est logé au coeur des conditions d'exercices concrètes des personnes racisées et de rapports de force (in)visibles." (Douce Dibondo, La charge raciale, 2024, p. 94)

Critiques de la Blanchité[modifier | modifier le code]

Plusieurs personnalités ont émis des critiques diverses au sujet de la Blanchité.

Critique de la construction du terme[modifier | modifier le code]

Le journaliste historien Emmanuel Debono aborde cette question avec un regard critique, dans cet article publié dans Le Monde, le 28 juin 2020, en argumentant que: "Le néologisme blanchité est problématique en ce qu’il associe le terme de blancheur – donné biologique dont on ne peut se départir – et celui d’identité qui se définit aussi bien par des éléments immuables que par des éléments choisis. La blanchité est de fait un concept qui tend, qu’on le veuille ou non, à enfermer".

Critique d'une importation état-unienne[modifier | modifier le code]

Le journaliste Eliott Mamane, dans une tribune du JDD s'insurge en déclarant dans cette article lié à des propos ayant été prononcé durant un débat sur BFM TV, avec Benjamin Duhamel, le dimanche 17 décembre, entre Mathilde Panot et Marion Maréchal sur le racisme en France :

"L’explication bancale renvoie à des travaux de la sociologie structuraliste dont le versant américain a théorisé la notion de « racisme systémique ». Établissant un continuum de l’esclavage au XXIe siècle, c’est la « blanchité » des sociétés occidentales qui provoquerait le racisme. Celui-ci serait ainsi un sujet moins biologique que social. Selon les universitaires américains convaincus par cette idéologie, malgré les changements institutionnels opérés depuis la guerre de Sécession, les États-Unis restent alimentés par des schémas de représentation intrinsèquement racistes. L’originalité de la notion du racisme systémique est de ne pas se préoccuper des personnes qui, à titre individuel, seraient ethnodifférentialistes. Le propos se situe exclusivement à l’échelle macrosociale : que des individus soient racistes ou non à l’échelle micro n’influencerait en rien le caractère structurel du racisme dans les sociétés occidentales. Cette analyse, dont le seul objectif est de reprocher aux Occidentaux leur « blanchité », a traversé l’Atlantique"

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Frantz Fanon, dans Pierre Bouvier, Fanon, éd. Universitaires, Paris, 1971, p. 7
  2. a b c et d Horia Kebabza, « « L’universel lave-t-il plus blanc ? » : « Race », racisme et système de privilèges », Les cahiers du CEDREF. Centre d’enseignement, d’études et de recherches pour les études féministes, no 14,‎ , p. 145–172 (ISSN 1146-6472, lire en ligne, consulté le ).
  3. Ezekiel, Judith. "‘’La Blanchité’’ du mouvement des femmes américain." Conférence internationale «Ruptures, résistances et utopies». Université de Toulouse le Mirail. vol. 20, 2002.
  4. Bibliothèque Nationale de France, « Marie-Josèphe Dhavernas », sur data.bnf.fr (consulté le )
  5. a et b Maxime Cervulle, Dans le blanc de yeux, Paris, Amsterdam, , 212 p. (ISBN 978-2-35480-239-4), p. 72
  6. « CEMTI (Univ. Paris 8) - Centre d'études sur les médias, les technologies et l’internationalisation », sur cemti.univ-paris8.fr (consulté le )
  7. (en) Steve Garner, Whiteness : an introduction, Routledge, , 216 p. (ISBN 978-0-203-94559-9, présentation en ligne)
  8. (en) « Dr Steve Garner », sur Cardiff University (consulté le )
  9. Maxime Cervulle, « La conscience dominante. Rapports sociaux de race et subjectivation », Cahiers du Genre (n° 53), pp. 37-54,‎ , p. 40 (lire en ligne)
  10. Pap NDiaye et Marie Ndiaye, La condition noire: essai sur une minorité française, Gallimard, coll. « Folio », (ISBN 978-2-07-036153-3)
  11. (en) « Whiteness », sur National Museum of African American History and Culture, (consulté le )
  12. (en-US) Judith H. Katz, The Kaleel Jamison Consulting Group, Inc., « Some Aspects and Assumptions of White Culture in the United States : While different individuals might not practice or accept all of these traits, they are common characteristics of most U.S. White people most of the time. » [PDF], sur cascadia.edu, (consulté le )
  13. (en-US) Mairead McArdle, « African American History Museum Publishes Graphic Linking ‘Rational Linear Thinking,’ ‘Nuclear Family’ to White Culture », sur MSN, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie francophone[modifier | modifier le code]

  • Frantz Fanon, Peau Noire Masques Blancs, 1952
  • Mame-Fatou Diang, Julien Suaudeau, Universalisme, 2022
  • Patrick Simon, Christelle Hamon, (dir.), Enquêtes Trajectoires et Origines, 2013
  • Leonora Miano, L'opposée de la blancheur, 2023
  • Pierre Tevanian, La mécanique raciste, 2007
  • Houria Bouteldja et Sadri Khiari, , Paris, Éditions Amsterdam, octobre 2012 (ISBN 978-2-35480-113-7 et 2-35480-113-0, présentation en ligne [archive])
  • Didier Fassin, Eric Fassin (dir.) De la question sociale à la question raciale, 2006
  • Sylvie Laurent et Thierry Leclère (dir.), De quelle couleur sont les blancs ? Des "petits blancs" des colonies au "racisme anti-Blancs", Paris, La Découverte, 2013.
  • Maxime Cervulle, Dans le blanc des yeux. Diversité, racisme et médias, Paris, Éditions Amsterdam, 2013.
  • Colette Guillaumin, L'Idéologie raciste, genèse et langage actuel, Paris/La Haye, Mouton, 1972, 243p. Réédition : Gallimard, Coll. Folio essais (no 410), 2002, 384 p. (ISBN 2070422305).
  • Douce Dibondo, La charge raciale, 2024

Bibliographie anglophone[modifier | modifier le code]